Stocks : modalités et calcul

Éléments importants des comptes annuels, les stocks sont soumis à des règles strictes au niveau de leur évaluation en fin d’exercice. Composition, inventaire, évaluation et comptabilisation, Educompta vous donne toutes les informations essentielles à connaitre au sujet des stocks.

Les stocks en comptabilité : définition

Les stocks se retrouvent dans les comptes de la classe 3 du PCG (Plan Comptable Général).

Un stock est un ensemble de biens dont la finalité peut être double :

  • Vente dans le cadre de l’activité
  • Consommation au cours de la phase de production

Deux éléments différents apparaissent dans les comptes de classe 3 :

  • Les stocks :
    • De matières premières
    • D’autres approvisionnements
    • De produits
    • De marchandises
  • Les en-cours :
    • De production de biens
    • De production de services

Les stocks et l’inventaire

Un commerçant, qu’il soit personne morale ou physique, a pour obligation de tenir un inventaire physique de ses stocks, au minimum 1 fois par an. Deux cas de figure peuvent alors se présenter :

  • Mise en place d’un inventaire permanent suffisamment fiable : l’inventaire physique peut être réalisé à une autre date que celle de la clôture des comptes. Il est aussi possible de faire des inventaires physiques tournants.
  • Aucun inventaire permanent n’a été mis en place : l’inventaire physique est obligatoirement réalisé à la date de clôture de l’exercice.

Les stocks et leur évaluation

Il existe différentes méthodes permettant d’évaluer les stocks d’une entreprise. Cette opération a pour but de valoriser les stocks, préalablement comptés lors de l’inventaire physique, au niveau du bilan.

Les règles d’évaluation des stocks

Selon la nature des stocks, les règles d’évaluation diffèrent :

  • Matières 1ères, marchandises et approvisionnements : évaluation au coût d’achat
  • Produits : évaluation au coût de production

Le calcul du coût d’acquisition

Pour les marchandises et les matières premières, le coût d’acquisition est la somme du prix d’acquisition et des frais directement rattachables.

Le prix d’acquisition est exprimé en HT ou en TTC, selon que l’entreprise ait déduit ou non la TVA lors de l’achat. Il doit inclure  les rabais éventuels (en particulier les remises forfaitaires annuelles accordées par les fournisseurs).

Les frais liés à l’achat sont des charges en rapport avec l’acquisition des marchandises ou des matières premières :

  • Commissions
  • Frais de transport
  • Assurances
  • Frais de manutention
  • Droits de douane
  • Coûts d’emprunt (sous conditions)

Par contre, certaines dépenses ne peuvent pas être comptabilisées. Il s’agit notamment des frais :

  • De recherche des fournisseurs
  • Pour étudier les offres commerciales
  • Lors du passage des commandes
  • De stockage des marchandises qui vont être revendues en l’état

Le calcul du coût de production

Pour les en-cours de produits et les produits finis, le coût de production (CP) peut être défini de la façon suivante :

CP = coût d’achat des matières utilisées + charges pendant le processus de fabrication

Le coût d’achat des matières consommées se calcule de la même façon que pour les marchandises et les matières premières.

Les charges directes comprennent :

  • La main d’œuvre
  • La sous-traitance nécessaire lors de la production du bien ou de la réalisation de l’en-cours

Les charges indirectes représentent :

  • Les frais généraux lors de la transformation des matières 1ères en produits finis
  • Les coûts pour transporter les stocks dans le lieu et l’état où ils sont

Parfois difficiles à identifier en comptabilité générale (et provenant plutôt de la comptabilité analytique), ces charges indirectes peuvent être :

  • Une quote-part de l’’amortissement des machines, brevets, logiciels et autres éléments utilisés pour fabriquer les produits
  • Des consommations d’énergie (électricité, gaz, eau…)
  • Les coûts de stockage des matières 1ères consommées
  • Les coûts liés au reconditionnement des matières 1ères consommées

A noter
Certains frais sont exclus. Il s’agit notamment des frais :

  • Administratifs
  • Liés au stockage des produits finis
  • En rapport avec la sous-activité ou la suractivité
  • De distribution (transport)
  • De commercialisation (publicité, catalogues, foires…)

La valorisation des stocks à la clôture des comptes

Qu’il s’agisse de matières premières, de marchandises ou de produits finis, tous ces éléments possèdent une valeur initiale qui varie en fonction de différents paramètres :

  • Cours des matières 1ères
  • Masse salariale
  • Nouveaux investissements
  • Etc.

Au moment de la clôture annuelle des comptes, il convient donc de déterminer avec précision le montant des stocks. Dans le système comptable français, 2 méthodes sont utilisées pour y parvenir.

Le coût unitaire moyen pondéré (CUMP)

Il s’agit du rapport, sur une période donnée, entre :

  • La somme des coûts d’achat ou de production
  • Les quantités acquises ou produites

Le calcul du CUMP peut être opéré de 2 façons :

  • À chaque entrée : le stock est revalorisé lors de chaque nouvelle entrée, le plus souvent dans le cadre d’inventaires permanents.

Nouvelle valeur du stock = (valeur précédente + prix des achats entrés) / quantités totales

  • Sur la durée moyenne de stockage :

Stock moyen = (SI + SF) / 2

Cette seconde méthode correspond aux inventaires intermittents, dont la période moyenne est généralement celle de rotation des stocks.

Premier entré, premier sorti (PEPS)

Avec cette méthode, également appelée FIFO (First In First Out), on estime que les stocks qui sortent (ceux qui sont vendus) sont prioritairement les plus anciens. L’ensemble des sorties de stocks est donc valorisé au coût de l’article le premier entré (soit le plus ancien).

Sur le même principe, les stocks en fin d’exercice sont valorisés en se basant sur le dernier coût connu (acquisition ou production).

Comptabiliser les stocks

Les comptes suivants sont principalement utilisés lors du passage d’écritures de stocks :

  • Bilan :
    • Stocks de matières premières : comptes 31
    • Stocks d’autres approvisionnements : comptes 32
    • En-cours de production (produits et travaux) : comptes 33
    • En-cours de production de services : comptes 34
    • Stocks de produits : comptes 35
    • Stocks de marchandises : comptes 37
  • Compte de résultat :
    • Stocks de matières premières : comptes 6031
    • Stocks d’autres approvisionnements : comptes 6032
    • Stocks de marchandises : comptes 6037
    • En-cours de biens : comptes 7133
    • En-cours de services : comptes 7134

Il convient donc, à la clôture de l’exercice, d’enregistrer le montant total du stock au débit d’un compte de classe 3, avec pour contrepartie ce même montant au crédit d’un compte de charges de classe 603. Lors de la réouverture de l’exercice suivant, l’écriture de constatation des stocks doit être contre-passée.

Pour votre comptabilité, mieux vaut faire appel à un expert !


En résumé

Les stocks concernent toutes les entreprises commerciales. Ils jouent un rôle essentiel dans les comptes annuels, puisqu’on les retrouve dans plusieurs éléments :

  • Bilan, à l’actif :
    • Montant brut des stocks
    • Dépréciations éventuelles
    • Montant net des stocks
  • Compte de résultat : variation du stock par rapport à l’exercice précédent
  • Annexe : règles comptables qui ont été appliquées au niveau des stocks