Tout savoir sur les charges et les produits d’exploitation

Parmi les notions de base qu’il convient de maîtriser en comptabilité, les charges et les produits d’exploitation représentent des éléments essentiels. Ce sont en effet eux qui constituent la majeure partie du compte de résultat et permettent d’analyser l’état de la santé financière d’une entreprise. Educompta vous donne toutes les informations à connaître pour bien comprendre leur fonctionnement.

Les charges d’exploitation

Les comptes de charges sont ceux de la classe 6 du PCG (Plan Comptable Général). Les charges d’exploitation sont une catégorie de charges parmi d’autres (charges financières, exceptionnelles, liées à l’impôt sur les bénéfices…). Elles correspondent aux frais engagés par une société dans le cadre de son exploitation.

Les charges d’exploitation sont donc des dépenses courantes permettant de réaliser le chiffre d’affaires de l’entreprise.

Les comptes de charges d’exploitation

Les comptes suivants font partie des charges d’exploitation :

  • Achat de matières premières, de marchandises et variation des stocks : quelques comptes 60
  • Frais généraux (assurances, loyer…) : les autres comptes 60, ainsi que les 61 et 62
  • Impôts et taxes : comptes 63
  • Charges de personnel (rémunération, charges sociales…) : comptes 64
  • Autres charges de gestion courante : comptes 65
  • DAA et DAP d’exploitation : comptes 681

Le résultat d’exploitation est alors obtenu en retranchant des  produits d’exploitation les charges d’exploitation.

L’analyse des charges d’exploitation

Les charges d’exploitation permettent de se faire une idée précise de l’évolution de la marge d’une entreprise, de celle de sa masse salariale, ou encore de l’usure de l’équipement de production.

Marge

La marge est l’indicateur clé de l’activité d’une société. Elle permet de connaître les gains réalisés sur les produits ou services vendus, afin de savoir ce qu’il reste pour financer le fonctionnement courant de l’entreprise. L’analyse de la marge dépend donc du montant des charges d’exploitation, mais surtout de celui des ventes.

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Charges externes

Le coût de fonctionnement d’une entreprise est déterminé par ces charges. Les charges externes peuvent être :

  • Fixes : quel que soit le montant des ventes, il est nécessaire de payer son loyer, son électricité…
  • Variables selon le CA réalisé : frais de déplacement, téléphone…

L’analyse des charges externes a pour objectif de vérifier que le mode de production mis en place n’est pas trop onéreux.

Salaires et charges sociales

La partie des charges d’exploitation qui touche la rémunération du personnel est la plus sensible. Le facteur « humain » prend ici une part importante. De ce dernier va en effet dépendre le niveau de chiffre d’affaires, à relier directement avec la notion de marge :

  • Un salarié motivé et compétent permet de produire un CA élevé et donc de dégager une marge satisfaisante : l’entreprise gagne de l’argent puisque le coût du salarié est largement compensé.
  • Un salarié peu motivé et dont l’implication est insuffisante ne produit pas assez : il devient une charge puisqu’il ne permet pas à l’entreprise de gagner de l’argent, sans compter que l’image de marque de cette dernière peut pâtir d’un collaborateur inefficace.

Dotations aux amortissements

Charges « fictives », le rôle des DAA est de constater que le matériel utilisé par l’entreprise s’use au fil des exercices. Ce type de charge n’a pas d’équivalence directe en trésorerie. Il s’agit dans la pratique d’un bon indicateur permettant de savoir qu’un investissement (par exemple le renouvellement d’une machine) doit être prévu.

L’analyse des dotations aux amortissements est essentielle lors d’une demande de prêt bancaire. Ces charges, après retraitement, permettent en effet le calcul de la CAF (capacité d’autofinancement).

L’importance des comptes de charges d’exploitation

Il est primordial de bien comptabiliser les comptes de charges pour plusieurs raisons :

  • Cohérence des comptes annuels (plus spécifiquement du compte de résultat)
  • Exploitation efficace des informations présentes dans le compte de résultat
  • Validité du calcul de nombreux indicateurs financiers liés aux éléments du compte de résultat
  • Paiement correct de certains impôts (ex : la CVAE est basée sur la valeur ajoutée ; une mauvaise imputation des charges fausserait donc son montant)

Les produits d’exploitation

Les comptes de produits sont ceux de la classe 7 du PCG. Les produits d’exploitation sont une catégorie de produits parmi d’autres (produits financiers, exceptionnels, liés à l’impôt sur les bénéfices…). Ils correspondent à l’argent encaissé par une société dans le cadre de son activité (vente de biens et de services). Les produits d’exploitation constituent donc la majeure partie du chiffre d’affaires d’une entreprise.

Les comptes de produits d’exploitation

Les comptes suivants font partie des produits d’exploitation :

  • Chiffre d’affaires : vente de marchandises, produits finis, prestations de services (moins les éventuels rabais, remises et ristournes) : comptes 701 à 709
  • Subventions d’exploitation : comptes 74
  • Autres produits de gestion courante : comptes 75
  • Reprises sur amortissements, dépréciations et provisions (d’exploitation) : comptes 781
  • Transferts de charges d’exploitation : comptes 791

Vente de marchandises, produits finis et prestations de services

Un produit est acquis en comptabilité lorsque les biens sont effectivement livrés au client. Il peut s’agir de ventes de marchandises (comptes 707) ou de produits finis (comptes 701).

À la clôture de l’exercice, certaines écritures peuvent néanmoins être passées en fonction de la facturation :

  • Marchandises non facturées mais déjà livrées : facture à établir (FAE)
  • Marchandises facturées mais livrées après la clôture : produits constatés d’avance (PCA)

Concernant les prestations de services, le produit généré se rattache à l’exercice qui a vu la prestation s’achever (le service est rendu). Il est cependant fréquent que des prestations s’étalent sur différents exercices. Dans ce cas, les produits sont enregistrés et comptabilisés au fur et à mesure, en fonction de l’état d’avancement de la mission. Dans la pratique, les comptes suivants sont utilisés :

  • Prestations de services : comptes 706
  • Travaux : comptes 704
  • Études : comptes 705

Enfin, les produits des activités annexes sont enregistrés comptablement dans les comptes 708. Ces activités occasionnelles apportent un revenu complémentaire à l’entreprise (par exemple les  refacturations de frais).

A noter
Il convient de retrancher aux produits d’exploitation les rabais, remises et ristournes diverses (compte 709 débiteur) afin d’obtenir leur montant net. Le compte 709 permet en effet de séparer ces réductions accordées sur les ventes, mais il doit être soldé lors de la clôture annuelle.

Production stockée

Le compte 71 permet de comptabiliser les stocks de produits fabriqués (ou en cours de fabrication). Ces produits doivent obligatoirement faire l’objet d’un inventaire à la fin de chaque exercice et être contrepassés à l’ouverture du suivant.

Production immobilisée

Tout bien qui est produit dans le but d’être conservé constitue une immobilisation pour l’entreprise. Il est alors nécessaire de passer une écriture au crédit du compte 72, selon la nature de l’immobilisation :

  • Immobilisation incorporelle : compte 721
  • Immobilisation corporelle : compte 722

Subventions d’exploitation

Ces subventions, enregistrées au crédit du compte 74, permettent de compenser le manque de produits d’exploitation. Leur but est aussi de faire face à des charges d’exploitation importantes.

Autres produits de gestion courante

Les produits d’exploitation se composent également des comptes 75, reprenant les autres produits de gestion courante. Ces derniers peuvent être des :

  • Redevances (concessions, brevets, licences…) : comptes 751
  • Revenus fonciers non liés à l’activité professionnelle : comptes 752
  • Jetons de présence : comptes 753
  • Ristournes de la part de coopératives : comptes 754
  • Produits divers (différences de caisse positives, chèques émis non encaissés…) : comptes 758

L’importance des comptes de produits d’exploitation

De la même manière que pour les charges d’exploitation, la bonne comptabilisation des comptes de produits d’exploitation est essentielle. Par ailleurs, la notion de chiffre d’affaires, outre le fait de représenter un excellent indicateur de performance pour une société, est un critère souvent analysé, par exemple pour profiter d’obligations simplifiées (en matière comptable, fiscale, sociale…).

Pour résumer
Les charges et les produits d’exploitation sont des éléments essentiels dans la gestion courante d’une entreprise. Les comptes 70 forment le chiffre d’affaires, alors que les comptes 60 listent toutes les dépenses engagées au cours de l’exercice pour le produire. La différence entre les deux permet de calculer le résultat d’exploitation.