Guide complet des missions d’un expert comptable

La comptabilité d’une entreprise est un domaine particulier qu’il convient de manipuler avec dextérité afin d’éviter quelques déconvenues administratives et financières. Les chefs d’entreprise se posent souvent la question de la légitimité du recours à un expert-comptable surtout s’ils ont déjà un comptable au sein de leur société. Voici un petit aperçu du savoir-faire que l’expert peut mettre à disposition des sociétés.

La tenue des comptes des petites et moyennes entreprises

L’enregistrement des opérations courantes

Les petites entreprises tout comme les entrepreneurs indépendants n’ont pas nécessairement les moyens d’embaucher des comptables. L’expert-comptable peut alors prendre le relai au niveau de la comptabilité et s’occuper du traitement des opérations courantes. Ce professionnel a alors en charge la tenue de :

  • La comptabilité fournisseurs : enregistrement des factures et des avoirs, gestion des litiges fournisseurs, vérification des contrats…;
  • La comptabilité clients : émission des factures de vente, suivi des encaissements, relances des clients…;
  • La trésorerie : établissement des rapprochements bancaires, vérification des prélèvements…

L’expert et le chef d’entreprise conviendront dès le début des tâches que chacun devra effectuer. Ainsi, l’entrepreneur peut déléguer la relance des clients ou la gestion des litiges à son expert-comptable ou décider de prendre cette tâche à sa charge. Les missions dédiées à l’expert devront être explicitement citées dans sa lettre de mission en début de contrat.

La gestion de la paie et des ressources humaines

Bien que dotée de comptables, une PME rencontre souvent quelques difficultés à trouver un comptable spécialisé en paie ou en ressources humaines. Ces types d’emplois étant relativement onéreux il est parfois plus simple de déléguer cette partie de la comptabilité à l’expert-comptable. Le chef d’entreprise reste bien sûr maître des embauches mais tous les documents officiels et toutes les déclarations sociales seront effectués par l’expert. Ce dernier peut également se charger uniquement de la comptabilisation de la paie qui demande une certaine dextérité.

L’établissement des comptes annuels 

La fin d’une année comptable amène son lot de travaux de fin d’exercice qui sont bien souvent délégués à l’expert-comptable du fait de leur complexité. Il aura alors plusieurs tâches à effectuer :

  • le passage des écritures de stocks;
  • les écritures des charges constatées d’avance (CCA), de factures non parvenues (FNP), de factures à établir…;
  • les autres provisions : provisions pour risques, créances douteuses, provisions réglementées;
  • les dotations aux amortissements;
  • L’établissement du compte de résultat et du bilan.

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Ces travaux nécessitent de nombreuses heures de travail et constituent le passage obligé de chaque fin d’exercice. La plupart des missions d’expertise concernent les clôtures comptables qui doivent être impeccables puisque les résultats sont rendus publics.

Gestion de la liasse fiscale

L’année comptable comprend deux phases critiques : l’établissement des comptes annuels et la clôture fiscale. Cette dernière nécessite un retraitement des documents établis en fin d’exercice afin de pratiquer ce que l’on nomme des déductions et réintégrations extra-comptables. 

Ces manoeuvres permettront non seulement d’établir la déclaration de TVA annuelle (si la société y est soumise) mais aussi de calculer l’impôt qui pèse sur l’entreprise (impôt sur les sociétés ou impôt sur le revenu en fonction de la forme de l’entreprise et du choix de l’entrepreneur). L’établissement de la liasse fiscale est une tâche périlleuse puisqu’elle peut nécessiter de faire des demandes de lissage de crédit d’impôt sur plusieurs années par exemple. Le recours à un expert-comptable pour ce type de tâche est très fortement recommandé du fait des nombreux documents à transmettre aux centre des impôts.

Le contrôle des comptes par un expert comptable

Obligations légales des entreprises

Les TPE et PME ont la possibilité de produire leur propre comptabilité sans passer par un expert-comptable, qu’il s’agisse du quotidien ou des travaux de fin d’exercice. Le passage par un expert sera obligatoire dès lors qu’une entreprise de ce type souhaite externaliser tout ou partie de sa comptabilité. 

Ainsi, le contrôle de la comptabilité par un expert-comptable n’est pas obligatoire si le chef d’entreprise a décidé de l’internaliser à 100%. Les comptes peuvent toutefois être soumis de façon obligatoire à la validation des commissaires aux comptes dans certaines sociétés en fonction des seuils de bilan, de chiffre d’affaires et de salariés. Par mesure de simplicité, ces seuils ont été uniformisés il y a peu par la loi PACTE pour la majorité des entreprises.

Seuils de désignation obligatoire d’un commissaire aux comptes (loi PACTE du 22 mai 2019)

SARL (société à responsabilité limitée)
Obligatoire dès le dépassement de deux des trois seuils suivants :
4 000 000€ de total de bilan8 000 000€ de chiffre d’affaires HT50 salariés
EURL (entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée)
SA (société anonyme)
SAS (société par actions simplifiée)
SCA (société en commandite par actions)
SCS (société en commandite simple)
SNC (société en nom commun)

Les modalités de désignation du ou des CAC sont spécifiques en fonction de la forme des entreprises (présence ou non d’associés, d’actionnaires, de commanditaires…).

Pour votre comptabilité, mieux vaut faire appel à un expert !

Contrôle à la demande du chef d’entreprise

Bien que disposant de comptables, le chef d’entreprise peut décider de s’assurer de l’exactitude des documents comptables produits et ainsi demander l’aide d’un expert pour un contrôle inopiné de sa comptabilité avant de présenter les résultats définitifs à ses associés ou actionnaires. L’expert peut également intervenir sur le contrôle des procédures comptables au titre d’un audit (archivage en bonne et due forme, conservation des éléments comptables obligatoires…).

Contrôle à la demande des associés

Lorsque l’entreprise possède des associés, la validation annuelle des comptes leur est obligatoirement soumise. Ces derniers peuvent alors demander la vérification des comptes par un expert-comptable avant d’approuver le résultat.

Analyse et devoir de conseils de l’expert comptable

Le contrôle de gestion

Dès lors qu’une entreprise grandit, la mise en place d’un contrôle de gestion peut s’avérer source de gain pour tout ce qui concerne les coûts liés à la production. En effet, le contrôle de gestion s’attache à décortiquer les diverses charges qui pèsent sur l’exploitation afin d’optimiser les processus de production. Il s’agit alors :

  • d’optimiser et rationaliser les coûts de production en essayant de dégager des points d’économies potentielles au niveau de l’exploitation;
  • d’établir un prix de vente des produits ou services afin de couvrir les coûts engendrés;
  • de s’assurer de la rentabilité des produits ou services vendus et de supprimer ceux qui ne sont pas rentables.

Le contrôle de gestion se base sur les chiffres produits par la comptabilité. Il devient indispensable lorsqu’une entreprise souhaite lancer une nouvelle gamme de produits dans le cadre d’une diversification de la production ou de la conquête d’une nouvelle cible client.

L’analyse financière

Basée elle aussi sur les chiffres obtenus dans le compte de résultat et le bilan, l’analyse financière de l’entreprise s’intéresse à son financement globale et à la gestion de ses fonds. 

Le financement de l’entreprise peut être externe via des emprunts bancaires mais aussi interne par le biais d’un apport en capitaux. Lorsqu’une entreprise souhaite investir ou augmenter sa production la question de son financement devient primordiale pour s’assurer de la pérennité de ses objectifs. L’expert-comptable est alors à même de conseiller la méthode la plus fiable pour augmenter le financement de l’entreprise. 

Ce dernier a également un rôle important à jouer pour la gestion des excédents ou des déficits de trésorerie. Par ses conseils et son analyse, l’expert pourra indiquer où placer les excédents (valeurs mobilières de placement, titres, réserves…) mais également où trouver les fonds manquants en cas de déficit à court terme (rallongement des paiements fournisseurs, affacturage…).

Les changements de la société

Une entreprise est considérée comme une personne morale. Elle vit et mute en fonction de sa croissance. L’expert-comptable, du fait de sa formation en droit des sociétés, est particulièrement apte à gérer les démarches administratives inhérentes à la création d’une société mais aussi à son changement de forme (SASU vers SARL par exemple). Un entrepreneur peut également décider d’augmenter le capital de sa société ou de l’ouvrir à des actionnaires. Tous ces changements nécessitent des dépôts au bulletin officiel ainsi qu’au greffe du tribunal de commerce qu’il convient de faire faire par une personne expérimentée.

L’expert-comptable a donc de nombreux domaines de compétences. Il peut gérer l’intégralité d’une comptabilité ou intervenir sur une partie seulement selon les souhaits du chef d’entreprise. Les services proposés par les experts sont donc modulables en fonction des besoins et peuvent être ponctuels ou récurrents.