Le résultat exceptionnel : calcul et interprétation

Le résultat exceptionnel donne des informations sur les opérations non courantes effectuées au cours d’une période donnée. Celles-ci n’ayant pas un caractère habituel, il convient en effet de les faire apparaître de façon séparée dans le compte de résultat, afin de ne pas fausser son analyse globale. Educompa vous donne toutes les informations clés à maîtriser pour bien interpréter le résultat exceptionnel.

Résultat exceptionnel : définition

Le résultat exceptionnel est un indicateur présent dans le compte de résultat et les soldes intermédiaires de gestion (SIG).

Le résultat exceptionnel donne des indications sur le dénouement des opérations non liées au cycle d’exploitation normal de l’entreprise. Il est en cela opposé au résultat d’exploitation et indépendant de l’activité courante. Il se calcule sur une période donnée, généralement l’exercice comptable.

Le caractère exceptionnel d’une opération peut provenir de sa nature ou de son montant. Le résultat exceptionnel peut être :

  • Positif : il s’agit d’un bénéfice exceptionnel pour l’entreprise
  • Négatif : on parle alors de pertes exceptionnelles

En fonction de son solde, le résultat exceptionnel est ajouté ou soustrait au RCAI (résultat courant avant impôt) afin de former le RNC (résultat net comptable.).

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Résultat exceptionnel : éléments constitutifs

Le résultat exceptionnel concerne principalement les opérations de gestion et de capital. Les éléments qui le constituent doivent être inhabituels et non récurrents, voire anormaux. L’entreprise décide de cet arbitrage et doit s’y tenir.

Les principales opérations à caractère exceptionnel concernent les éléments suivants :

  • Pénalités ou amendes (fiscales ou sociales)
  • Sinistres
  • Créances considérées comme perdues mais recouvrées de façon inattendue
  • Subventions accordées
  • Rappels d’impôts
  • Dégrèvements d’impôts
  • Abandon de certaines activités à perte, suite à un changement profond de stratégie
  • Amortissements dérogatoires
A noter
Il est parfois nécessaire de reclasser certaines opérations figurant à tort dans le résultat exceptionnel, en les enregistrant dans le résultat d’exploitation. Le cas le plus fréquent est celui des cessions d’immobilisations (ex : société de location de voitures qui vend l’un de ses véhicules).

Résultat exceptionnel : calcul

Pour calculer le résultat exceptionnel, il est nécessaire de retrancher aux produits les charges liées aux opérations exceptionnelles :

Résultat exceptionnel =

Pdts exceptionnels (cpte 77)

+ Reprises sur provisions (cpte 787)

+ Transferts de ch. exceptionnelles (cpte 797)

– Ch. exceptionnelles (cpte 67)

– DAA et DAP exceptionnels (cpte 687)

A noter
Le résultat exceptionnel tient compte de la politique fiscale favorisant les investissements, grâce à l’intégration dans son calcul des amortissements dérogatoires.

Exemple de calcul avec une entreprise faisant face à trois événements exceptionnels au cours de l’exercice N : 

  • Recouvrement d’une créance considérée comme perdue pour 20.000€
  • Achat d’un local pour 90.000€
  • Rappel d’impôts de 2.000€

Les produis exceptionnels sont donc de 20.000€ et les charges exceptionnelles de 92.000€ (90.000€ + 2.000€). Le résultat exceptionnel de l’entreprise s’élève ainsi à -72.000€ (20.000€ – 92.000€).

L’intérêt de calculer le résultat exceptionnel

L’analyse du résultat exceptionnel peut permette d’expliquer les mauvaises performances d’une entreprise sur une période donnée, ou au contraire un résultat global anormalement élevé. En effet, un résultat exceptionnel important (positif ou négatif) peut à lui seul avoir des conséquences significatives sur le résultat net. L’intérêt de le calculer et de l’isoler permet de faire une interprétation plus juste de la rentabilité réelle de l’entreprise, en analysant séparément celle liée à l’exploitation et celle aux opérations non courantes.

Dans la pratique, le résultat exceptionnel permet de mettre en lumière :

  • Les plus ou moins-values lors d’une cession d’immobilisation
  • Les amortissements dérogatoires et les dépréciations exceptionnelles d’actifs
  • Les litiges réels ou anticipés (provisions pour risques…)

Il est nécessaire de calculer le résultat exceptionnel dans les situations suivantes :

  • Reprise d’une société : le résultat exceptionnel donne des indications précises sur les opérations non courantes qui peuvent avoir des conséquences à l’avenir si elles se reproduisent (en particulier si elles ont un impact négatif sur le résultat global).
  • Au cours de l’existence de toute entreprise : la comparaison dans le temps du résultat exceptionnel permet l’analyse de grandes tendances entre chaque exercice.
A noter
Il n’est pas utile de procéder au calcul du résultat exceptionnel lors d’une création d’entreprise, celui-ci étant lié à des événements non prévisibles.

Les ratios liés au résultat exceptionnel

Le résultat exceptionnel ne permet pas de calculer beaucoup de ratios financiers. Le seul généralement utilisé, la rentabilité des opérations non courantes, permet de constater la part de ce résultat dans le chiffre d’affaires :

Rentabilité des ONC = (Rt exceptionnel / CA HT) x 100

Résultat exceptionnel et directive comptable unique

Le résultat exceptionnel n’apparaît plus dans la directive comptable unique. Cela aurait donc pu avoir pour conséquence sa disparition du compte de résultat, le RNC se rapprochant alors du RCAI. Dans la pratique il n’en est rien, puisque le Code de commerce n’a pas transposé cette suppression.

Cela peut s’expliquer pour 2 raisons :

  • Les différentes comptabilités de tous les États membres ne sont pas harmonisées par la directive comptable unique, qui ne donne que des principes généraux.
  • La suppression du résultat exceptionnel aurait pour conséquence une différence notable entre les comptes annuels et la liasse fiscale.

En résumé

Le résultat exceptionnel a pour objectif de mesurer le niveau des opérations non courantes par rapport à l’activité normale. Il montre ainsi l’impact de ces opérations exceptionnelles sur le résultat net de l’entreprise.